Extrait de la vidéo All road gone to the river, 2020
Le « Monoxyle portatif » est une sculpture minimale qui résulte de deux gestes distincts : ériger un bastaing de bois brut en position verticale dans le sol et le brûler superficiellement pour lui conférer une couleur noire de charbon. La sculpture mesure 1,50 mètre de hauteur. Équipée de sangles robustes, elle est conçue pour être portée sur le dos, même si cela peut s’avérer difficile. Cette difficulté est une partie intégrante de l’expérience de l’œuvre, invitant à une sorte de pèlerinage artistique en pleine nature. L’œuvre est destinée à être déposée au cœur de la nature, où elle entre en dialogue avec son environnement. Le Monoxyle portatif convoque diverses sources, évoquant subtilement l’atmosphère cinématographique de Stanley Kubrick, le menhir d’Obélix ou encore un chemin de croix christique.
Dans un paradigme post-duchampien, l’œuvre élargit la notion que « le regardeur fait le tableau », une idée initialement proposée par Marcel Duchamp. Dans le cas du Monoxyle portatif, ce n’est plus seulement le regardeur qui est impliqué dans la création de l’œuvre, mais également l’environnement tout entier. La sculpture agit comme un catalyseur qui permet à la nature environnante de s’exprimer, de se révéler et d’entrer en résonance avec l’œuvre elle-même. Le Monoxyle n’est plus l’œuvre, mais le cadre inversé qui désigne autour de lui. Le Monoxyle renverse la notion de sacré : ce n’est plus la sculpture, mais ce qui l’entoure qui devient sacré.
Vidéo « All road gone to the river » : Cette vidéo documente une marche en nature, avec le Monoxyle portatif porté sur le dos. La marche, réalisée près de Ponte-Leccia en Corse, se déroule dans une rivière abrupte jusqu’à trouver une clairière où le Monoxyle est déposé dans la rivière. Cette action renforce l’idée que l’environnement tout entier entre en résonance avec l’œuvre. Les images ont été filmées par Verana Costa et la vidéo est enrichie par deux morceaux musicaux, « Ignis IV » de John Ospad et « To the Star » de Max Richter.
Le Monoxyle portatif est une version plus petite d’une première œuvre, simplement appelée « Monoxyle », que vous pouvez découvrir ici.
Merci à Verana Costa et Sébastien Bruno qui ont contribué à la réalisation de ce projet.