Chronos Collectif – Résonateur Sensible
Saint-Jean-Cap-Ferrat, 2024 – 412 cm x 223cm
Vide
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Texte Manifeste d'exposition :
Immergés en zone sensible, lors de colloques sous-marins, nous questionnons la nouvelle épistémé :
Qu’est-ce qui, dans l’art, doit rester humain ?
Que reste-t-il de cette question lorsque l’on soustrait vanité et ego ?
Quelle est alors la nature de l’image résiduelle ?
Collectivement, nus dans la nature, nous rejouons nos relations entre nous-mêmes. Loin des cadres normés et des filtres vidéo, ces rencontres déconstruisent les rapports sociaux et de genre, exposant nos corps à la douceur et au danger du naturel. L’appareil photo ou vidéo devient presque un prétexte, superflu, tandis que l’essence de l’expérience réside dans ce retour au sensible. Un sensible subtil, parfois dangereux, où l’attention portée entre nous construit une esthétique émergente : un tissu, une chair collective de nos échanges, une éthique de la perception.
Mais une fois hors de l’eau, l’hétérotopie générale du numérique digère nos âmes. Numéra Natura est aussi une réinterprétation de ce sensible par le numérique. L’intelligence artificielle, à travers ses algorithmes, tente de comprendre, d’analyser, et parfois même de se substituer à cette dimension sensible, produisant ses propres œuvres. Elle devient, dans l’exposition, un méta-artiste nommé le Grand B-NOÏD. Par le processus de descente du gradient, l’IA ajuste ses modèles en fonction des erreurs, cherchant à imiter les subtilités du sensible humain.
Numéra Natura explore la tension entre deux mondes : la nature, source de vie, et le numérique, espace de virtualisation et de reconfiguration. À travers cette exposition, j’interroge ce qu’il reste d’humain dans l’image numérique, lorsque le regard est filtré par des algorithmes et des pixels. Cette transformation est si profonde que l’épistémé en est déplacée : la vérité n’est plus une structure inébranlable de notre rapport au réel, mais devient un vecteur sémantique décodé et réencodé.
La submersion progressive du monde tangible par l’immatériel numérique nous entraîne dans un changement de paradigme où les frontières entre le réel et le virtuel s’effacent. Confronté sans cesse à l’hypothèse virtuelle, le sensible, dans sa dimension collective et partagée, devient notre point d’ancrage à la nature. Cette part fragile et inaltérable de notre relation au monde est ce qui résiste à la transformation numérique.
L’œuvre est intrinsèquement collective ; elle ne prend vie que dans une vision partagée, une rencontre et une construction commune où convergent les psychés individuelles.
Un grand merci à tous les participants aux photographies de cette exposition, qui ne sont pas seulement des modèles, mais des co-créateurs de l’œuvre.
Aimée Fleury, Anaïs Loyer, Aurélie Derouin, Cédric Mounier, Diego Evrard-Broquet, Katalina Cearca, Marie-Marie Philipart, Moa Ferreira, Pierre Wyart, Tristan Blumel, Xavier Legrand, Yelena Capaldi, Yoan Malet, ainsi qu’à l’auto-stoppeur inconnu qui, lors de sa route de Nice vers Marseille, a décidé de nous accompagner un jour où nous sommes allé créer Atlas Collectif au lac de Saint-Cassien.
Information pratiques
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Dossier de presse
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