Dans l’ombre de l’effondrement imminent, la joie ressurgit comme une puissante arme de résistance. Au lieu d’être un simple état de bonheur passager, elle nous incite à plonger, à retrouver nos origines, à établir des connexions profondes avec la nature et à déchiffrer ses échos mystérieux. Loin d’être de simples spectateurs, nous devenons acteurs, en symbiose avec la nature, redessinant ainsi une éthique de la perception riche et profonde.

Le Lac Saint-Cassien a été le lieu d’une expérience unique. Comme une toile vivante, ses eaux claires ont servi de canevas au collectif pour inscrire leurs émotions, leurs aspirations et leur quête de sens. sous l’impulsion de Benoit, accompagnée de ces amis, a plongé, emportant avec lui un appareil photo pas comme les autres. Passant de main en main, cette caméra a capturé des moments éphémères et intenses, créant un lien entre l’individu et le collectif, l’humain et la nature.

Chaque cliché raconte une histoire. Parmi eux, « Origine de la Joie » se démarque, où deux êtres, débarrassés de toute notion de genre, semblent flotter, évoluant en harmonie dans le sanctuaire aquatique. La danse sous-marine de ces figures renvoie à un retour au commencement, là où la vie a pris racine dans le liquide amniotique, traduisant une harmonie perdue et une joie oubliée.

Les autres représentations ne sont pas en reste. « Atlas Collectif » et « Sisyphe Collectif » évoquent le fardeau et le défi de l’humanité face à la nature, tout en célébrant notre capacité collective à surmonter et à créer. Ces noms, empruntés aux mythes anciens, évoquent des échos profonds de notre héritage culturel et de notre place dans le cosmos.

Ainsi, à travers l’objectif en perpétuel mouvement de cet appareil volant, le collectif immortalise leur passage, créant une mythologie moderne, un hymne à la nature et à l’interaction humaine.

Au cœur de cette série, le cliché « Origine de la Joie » se distingue par sa simplicité brute et sa vérité tangible. Deux silhouettes, immergées dans les profondeurs du lac Saint-Cassien, sont enveloppées d’une eau claire, filtrant la lumière en nuances douces. Leur peau semble presque luminescente, accentuée par le contraste avec les ombres alentour.

La première silhouette flotte paisiblement, le corps détendu, les membres légèrement écartés, comme portée par l’eau. On pourrait presque percevoir le rythme lent et régulier de sa respiration, la bulle d’air remontant à la surface à chaque expiration. Elle incarne cette simplicité première des éléments, rappelant l’instant où la vie elle-même a émergé de l’eau.

À ses côtés, la seconde figure semble en mouvement, un bras tendu, cherchant peut-être à atteindre quelque chose hors de notre champ de vision. Son autre bras est replié, les jambes bougent frénétiquement, créant des ondulations autour d’elle, dérangeant le calme ambiant. Cette quête, ce mouvement de nage, évoque une tentative de se frayer un chemin à travers la densité liquide.

Leur juxtaposition, l’une calme et l’autre agitée, crée une tension dynamique dans l’image. C’est comme si on observait le calme avant la tempête et la tempête elle-même, simultanément. L’intensité silencieuse de l’eau qui les entoure semble absorber et refléter leurs états d’âme, rendant « Origine de la Joie » à la fois évocateur et énigmatique.

Cette scène nous rappelle la simplicité première des éléments, le moment où la vie a pris racine dans le liquide amniotique. Dans cette immersion profonde, il y a l’espoir d’une nouvelle relation, à la fois respectueuse et émerveillée, entre nous, la nature et le collectif.

Ce projet n’aurait pas été possible sans Aimée Fleury, Coraline, Yoan Malet, Diégo,  Katalina Cerca, et un auto-stoppeur inconnu

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